Ces témoignages nous ont été adressés par leurs auteurs. Qu'ils en soient ici remerciés.
Jean TODT (Directeur de la Scuderia Ferrari)

Jean-Claude était certainement un des plus talentueux et des plus courageux pilotes que j'ai cotoyé durant ma carrière et je peux me rappeler de nombreux souvenirs de lui, spécialement quand j'étais son co-pilote. Jean-Claude a été le premier à me prêter de l'argent quand j'ai voulu m'acheter une Alfa Roméo. Il va sans dire que je l'ai remboursé ! Je dois dire que c'est un des pilotes les plus agressifs que j'ai jamais rencontré. Je me souviens, comme si c'était hier, du critérium Neige et Glace 1969 où au volant d'une Alpine Renault d'usine, la meilleure voiture à cette époque, on a fini dans la neige, sur le côté de la route au moins huit fois, et à la huitième, on s'est vu plus ou moins accrochés sur le bord d'un précipice, mais par chance la voiture est restée perchée au dessus du vide.

Cependant, en terme purement sportif, Jean-Claude m'a une fois vraiment rendu malheureux. C'était au cours du rallye de Monte Carlo 1973, probablement l'épreuve la plus fascinante dans cette discipline. Je co-pilotais Ove Andersson, alors que Jean-Claude avait pour navigatrice "Biche". On était en tête, mais on est sorti de la route dans l'avant dernière spéciale, en laissant la victoire à Jean-Claude pour quelques secondes dans une épreuve que j'avais probablement envie de gagner plus que quiconque. Fou d'automobile, il avait une capacité innée pour toujours entrer tard dans les virages, ce qui m'a toujours rendu vraiment inquiet !

Jean-Pierre NICOLAS (Ex- directeur de Peugeot Sport)

Jean-Claude ? Il n'a jamais cessé de nous surprendre !
Peut-être le plus doué sur asphalte de l'équipe Alpine de l'époque, avec Bernard DARNICHE.
Un caractère entier, motivé à l'extrême avec une volonté perpétuelle de gagner.
Imprévisible dans ses sorties de route !
Aujourd'hui encore, quand il participe à des courses historiques, il a le même moral qu'à l'époque : il faut tout dévorer et tout gagner…
C'est un éternel "Candide", souvent rêveur mais, dans tous les cas, terriblement attachant.

François DEGAND (Pilote de voitures historiques)

Je connais Jean-Claude depuis environ 10 ans et c'est devenu un ami.
Personnage complexe et parfois complexé, il est attachant, très sensible, a de l'humour, mais il peut aussi être susceptible et d'humeur changeante.
C'est quelqu'un avec lequel on peut parler de tout et même aborder en profondeur les sujets les plus serieux.
Il a été mon équipier notamment au Tour de France auto 2000 et aux 24 h du Mans classic 2002 ( sur proto Ligier JS2 ). Très professionnel, il est à la fois pinailleur et perfectionniste (jusqu'à reconnaître certains circuits à pieds). Détestant être conduit, il faisait toutes les spéciales du Tour de France. Pas tranquille au début, sa maîtrise de toute situation m'a vite rassuré. Je fus un passager heureux, admiratif de son pilotage flamboyant. Aux arrivées, il était anxieux de connaître sa position (pratiquement toujours 1er) et était étonné par ses propres performances.
Je pense que quand il est bien dans sa tête, il est difficile de l'égaler au volant.
Il est vraiment unique !!

Jean-Luc ROY (Directeur de Motors-TV)

Ce qui apparaît immédiatement chez Jean-Claude, c'est l'intensité de son regard.
Pas surprenant pour un pilote ayant bâti un tel palmarès, peut-être, mais le mot intensité traduit chez lui de l'intérêt, de la curiosité pour l'autre.
Sa voix ensuite, ce phrasé, ce débit, si particulier que l'on reconnaît entre mille, mélange de passion et d'enthousiasme, de confusion, parfois, de franchise et d'honnêteté, toujours.
Jean-Claude Andruet est, et restera toujours, un pilote, avec les outrances et les engagements de ce type de personnage animé par une flamme intérieure.
Au milieu des ectoplasmes contemporains, de plus en plus formatés sans qu'ils s'en aperçoivent, la franchise décapante de Jean-Claude fait du bien,
tout simplement.
Il y a les "mielleux", les tièdes, les bien-pensants, les conformes, les lisses, les policés, et puis les Andruet, "brut de décoffrage", dense, nature, en un mot !
Même écorché vif par la vie et ses aléas, touché par les évènements, mais debout, surtout, et authentique.
Quel bonheur rafraichissant de le rencontrer et de le cotoyer.