Saison 1982

Les conditions climatiques étaient au centre des conversations au départ du rallye Monte Carlo du 16 au 23 février. Mikkola et Mouton avec leurs Audi Quattro souhaitaient la neige et le verglas, Rohrl, Kleint, Colsoul et leurs Ascona 400, Fréquelin, Waldegaard, Thérier, sur des Porsche Alméras, Saby, Snobeck, Touren en R 5 turbo s'adapteraient, mais Andruet-Biche, avec la Ferrari 308 GTB (1762 JY 92), repeinte en bleue et rouge, espéraient un temps sec. Ils furent partiellement exaucés, puisque la neige était absente, mais les plaques de verglas, elles, subsistaient. D'entrée, Rohrl et Fréquelin se partageaient les meilleurs temps, avec Mikkola dans leurs roues. Andruet avait déjà perdu tout espoir, et surtout 7' 59" dans la seconde ES, le moteur de la belle italienne avait fait des siennes... Malgré ces avatars, il signait le troisième temps dans Saint Barthélémy, puis deux fois le septième dans les deux spéciales suivantes. Le col des Garcinets allait être fatal à Andruet: piégé par une plaque de verglas, il sortait sur un pont et tapait le parapet. C'en était fini.

Une semaine après le rallye monégasque, la ronde hivernale de Serre Chevalier faisait figure de récréation. Acceptant toute sorte de prototypes, on y trouvait quatre Visa: à moteur central de 200 Cv pour Wambergue, à compresseur pour Chomat, et deux Trophée pour Rio et Dorche; une Peugeot 104 pour Chauche; l'Audi Quattro de Kruger; la Lada Niva de Briavoine (qui rentrait tout juste d'Afrique) et deux Matra Murena Politecnic: une groupe 5 de 300 CV pour Andruet et la groupe 4 de 200 CV pour Mamers. Le plus important était de trouver de la motricité ! Une gueuse de 50 kilos pour Wambergue permettait un gain notoire, mais son moteur cassait en quart de finale. A ce jeu, c'est Chauche qui s'en tirait le mieux, grâce à des Michelin TRX. Il remportait la finale devant Kruger et Dorche. Jean-Claude Andruet, qui avait gagné ses deux manches (huitième et quart de finale), se classait second de la demie finale et cinquième de la finale.

Du 11 au 14 mars, l'objectif était double au onzième rallye de Sicile, soixante sixième Targa Florio pour Andruet-Biche: réediter la victoire de l'année passée et préparer la voiture pour le prochain Tour de Corse. L'opposition venait de Biasion, Tony et Lucky (Ascona 400), Zanussi (Fiat 131), Tabaton (Stratos), Cinotto (Audi Quattro) et Tognana (Ferrari 308). C'est Tabaton qui prenait le meilleur en début d'épreuve, mais sortait de la route. Sa Stratos (l'ancienne Chardonnet) prenait feu et disparaissait totalement. Tognana prenait le commandement du rallye, alors qu'Andruet était retardé par des problèmes électrique, et par une tenue de route perfectible. Quatrième à la fin de la première étape, les amortisseurs étaient changés, et dès le lendemain, il partait à l'attaque, remontant à la seconde place, derrière l'autre Ferrari, assurant ainsi un doublé pour la marque au cheval cabré, ce qui valut aux deux pilotes de recevoir chacun un télégramme de félicitations d'Enzo Ferrari.

Mélange de groupes 4 et B, du 5 au 8 mai au Tour de Corse. En groupe 4, des Porsche d'abord: Fréquelin, Béguin, Alméras, Vincent, des R 5 turbo: Ragnotti, Thérier, Saby, des Ascona 400: Rohrl, Kleint, des Audi Quattro; Mikkola, Mouton, des Ferrari: Andruet-Biche et Chasseuil, une BMW M1: Darniche. En groupe B, Alen et Bettega (Lancia Rally), Serpaggi (Porsche), Coppier, Rio, Chomat, Dorche (Citroën Visa). Dès la première spéciale, Andruet rappelait à tous que la Corse était SON territoire. Et dans la seconde, Ragnotti contestait. Idem dans les troisième et quatrième, dans les cinquième et sixième. Mais Ragnotti prenait l'avantage dans les sept et huitième ES, avant un nouveau chassé croisé. A la fin de la première étape, Le pilote Renault devançait Andruet de 1' 48" et Bettega de 3' 50". Béguin, quatrième, était déjà "oublié" à 6' 40". Le duel se poursuivait dans la seconde étape, les deux pilotes se battant à coup de secondes, mais à l'avantage de Ragnotti. Avec une avance de 6' 25", il gérait sa course jusqu'à l'arrivée, devant Andruet, qui signait encore le meilleur temps de l'ES 23, mais qui échouait à 5' 38". Le troisième, Béguin était relégué à 8' 52" !

Production. Dijon (15 et 16 mai); FORFAIT. Bien qu'annoncé pour piloter une Rover 3500, les négociations échouaient.

24 heures du Mans 19 20 juin

Petite incartade les 4 et 5 septembre au Rallycross de Loéhac. C'est sur une Matra Murena Politecnic qu'Andruet débutait dans la discipline, où il remplaçait Beltoise, retenu en Production. Rapidement dans le coup, il remportait ses deux manches qualificatives, et s'effaçait au profit de Mamers en finale.

Pour la seconde année consécutive, ce 17 septembre, le Tour Auto partait de Paris. Ils étaient un xxxxxx à prétendre à la succession d'Andruet. A commencer par lui-même, avec Biche sur sa Ferrari 308 GTB (844 KZ 92),désormais bleue et blanche, mais aussi Chasseuil, sur l'autre voiture engagée par Pozzi. Il fallait compter aussi avec Thérier et Saby, sur des R 5 turbo 270 CV, Chatriot et Touren (R 5 turbo 200 CV), Darnhiche (BMW M1) Béguin (Porsche), Vudafieri et Clarr (Lancia Rally Martini). Thérier annonçait la couleur en prenant le commandement. Il possédait six secondes d'avance sur Andruet au terme de la première étape. Jean-Claude réagissait dans la seconde, et malgré les performances de Vudafieri, il prenait la tête du rallye, quarante sept secondes devant l'italien et deux minutes trente sept sur Thérier. Le pilote de la M 1 faisait main basse sur les troisième et quatrième étapes et revenait en troisième position au général, puis second. Solide leader, Andruet gérait sa course avec calme (!!). Darniche disparaissait dans la cinquième étape, et à l'arrivée, à Nice, Andruet comptait 1' 13" d'avance sur Thérier et 21' 08 sur Clarr.

Les 23 et 24 octobre, le Rallysprint de Nîmes aurait pu s'appeler le bal des chevaux ! 360 pour les Murena de Beltoise et Mamers, 430 pour la BMW M 1, 310 pour la Ferrari (2948 JZ 92) d'Andruet, 300 pour la Porsche de Fréquelin, auxquelles il fallait ajouter l'Ascona 400 de Clarr, quelques Visa qui jouaient sur l'agilité plus que sur la puissance. Jean-Claude remportait sa série devant Clarr, se classait troisième en demi-finale. Il ne pouvait échapper au repêchage qu'il gagnait devant Beltoise, signant au passage le record du tour ! Une crevaison en finale ne lui permettait pas de faire mieux que... troisième.

30 et 31 octobre rallye 5000: FORFAIT. Bien qu'ayant obtenu une dérogation (licence 4 étoiles), il ne trouvait pas d'accord avec Alfa Roméo pour obtenir une Alfetta GTV.

Les 13 et 14 novembre au critérium des Cévennes, la concurrence était un peu restreinte face à Andruet, Biche et leur Ferrari 308 GTB (844 KZ 92). Hormis Alméras, sur une Porsche 911 SC maison, les adversaires s'appelaient Manzagol, Lousteau, Touren, De Meyer... tous sur R 5 turbo. Course sans suspense, puisque Jean-Claude ne concédait que deux spéciales à De Meyer (ES9) et Touren (ES10), remportant toutes les autres !

Dernière apparition de la Ferrari 308 le 26 novembre au rallye du Var. Malgré une opposition relevée (Nicolas, Porsche Alméras, Thérier, De Meyer, Manzacol, Sau, Rouby, Lousteau, Snobeck, Lapeyre et... Prost, tous sur des R 5 turbo), Jean-Claude Andruet se sentait peu motivé. Au volant d'une voiture qui fonctionnait mal, il compensait en attaquant, ce qui lui valait une sortie de route dans la première ES. Suspension touchée, il abandonnait après la seconde spéciale.