1970

Alpine avait engagé quatre A110 au rallye de Monte Carlo du 16 au 21 janvier: deux A110 1600 pour Andruet et Vinatier, ainsi que deux 1300 S pour Nicolas et Thérier. Hélas, l'épreuve allait tourner court pour l'équipage Andruet-Ecot: Parti souffrant de Lisbonne, Jean-Claude était mis hors course pour avoir manqué un contrôle de passage sur le parcours de concentration.

Pour le rallye des Routes du Nord, du 6 au 8 février, Jean-Claude Andruet étrennait un nouveau navigateur (Sylvain Bernard) et un nouveau moteur: un 1600 dérivé du Renault 16 TS, réalésé à 1800 par Mignotet (4346 GN 76). Après ses déboires du Monte Carlo, Jean-Claude avait besoin d'une victoire. Remportant dix des treize épreuves spéciales, il devançait Thérier à l'arrivée, malgré quelques problèmes de frein.

Les conditions climatiques du dix-septième critérium Neige et Glace, les 21 et 22 février, étaient pénibles pour tous et tous craignaient la sortie de route. Mais c'était la mécanique de la berlinette A110 1600 qui éliminait Andruet-Bernard dès le début de course.

Si Andruet, associé à David Stone sur une A110 1600 (4346 GN 76), faisait figure de favori au départ du rallye Solitude-Stuttgart Lyon-Charbonnières, du 13 au 15 mars, il devait cependant affronter Larrousse, Haldi, Ballot-Lena (Porsche), Piot (Ford Capri), Maublanc (BMW 2002) et les autres Alpine de Henry et Darniche. Le début de course fût un duel entre Andruet et Larrousse, avant que ce dernier n'abandonne. Jean-Claude prenait alors la tête de l'épreuve, position qu'il n'allait plus quitter, reléguant Haldi à seize minutes.

Alpine avait engagé deux berlinettes 1600 au rallye de l'Île d'Elbe, du 2 au 4 avril, pour Andruet et Nicolas. L'opposition venait de Lancia qui confiait trois HF 1600 à Ballestrieri, Barbasio et Ratazzi. Rapidement éliminées sur les chemins de terre, les Alpine laissaient le champ libre aux Lancia qui allaient être déclassées après l'arrivée, au profit de la Fiat 124 spider de Paganelli.

Essais 24 heures du Mans 11-12 avril Ligier JS1

Trophée d'Europe des 2 litres 19 avril Ligier JS1
Retour au circuit à l'occasion de l'inauguration du circuit Paul Ricard, le 19 avril. Comme annoncé en début de saison, Jean-Claude Andruet avait signé avec Guy Ligier pour participer au trophée d'Europe des deux litres, au volant d'une JS1. Les deux voitures, encore trop proches de la série, trop lourdes, ne pouvaient se mêler à la lutte pour la victoire.

Alors qu'il était en reconnaissances au rallye d'Autriche avec David Stone, Jean-Claude Andruet se fracturait le péronné en tentant de sortir sa berlinette embourbée. Bilan: six semaines d'inactivité.

Totalement remis de son accident autrichien, Jean-Claude se présentait au rallye de Lorraine les 30-31 mai sur une A110 1600 M. associé à Michel Vial. Bien que comptant pour le championnat d'Europe, l'épreuve subissait la concurrence de l'Acropole. Outre Darniche, sur une seconde berlinette officielle, Chasseuil (Porsche 911 S 240cv), Greder (Opel GT) et Fiorentino (Simca CG) pouvaient prétendre à la victoire. Si Chasseuil se détachait dans un premier temps, devant Andruet et Darniche, Jean-Claude prenait la tête dans la seconde partie du rallye, devant Darniche et Chasseuil. Mais pour un problème d'avance sur la moyenne imposée, Darniche et Chasseuil étaient pénalisés. Andruet remportait donc l'épreuve devant Roussely et J. Henry, tous deux sur Alpine 1600.

24 heures du Mans

Pluie et brouillard attendaient les concurrents du rallye de Genève les 18-21 juin. Disposant d'une A110 1800 (5590 GQ 76) Jean-Claude Andruet, associé à Michèle Véron, était dominé par le duo J.P. Nicolas- J. Todt dès la première épreuve spéciale. Intouchable, Andruet allait remporter les onze secteurs chronométrés restant, s'offrant une incontestable victoire et prenait du même coup la tête du championnat d'Europe.

C'est au volant d'une berlinette 1600 (762 MC 24) que Jean-Claude participait à la course de Côte de la Pommeraie les 20-21 juin A110. Il s'y classait cinquième en 57"8, remportant le groupe 4.

Ils étaient 45 au départ de la ronde Cévenole, du 26 au 28 juin. Larrousse (proto Alfa Roméo 33-2) était favori, mais Thérier et J. Henry ( A110 1600), Piot (Ford Capri), Chasseuil et Alméras (Porsche 911) ne comptaient pas laisser Andruet (A110 1800) lui donner seul la réplique. Thérier s'emparait de la tête dès le premier des dix tours devant Andruet, avant d'abandonner. Larrousse se retirait également (crevaison) ainsi qu'Alméras (sortie de route), laissant à Jean-Claude la victoire devant Fiorentino (Simca CG) et Barailler (Alfa Roméo GTAm).

Au rallye de la Moldau, en Tchécoslovaquie, du 3 au 5 juillet, Jean-Claude Andruet associé à M.Callewaert (A110 1800) était venu chercher un résultat dans le cadre du championnat d'Europe. Prenant la tête dès la première ES, il perdait espoir de bien figurer dans la suivante à la suite d'un court-circuit et était relégué à 19 minutes.

C'est sous une pluie diluvienne que se déroulait le rallye de Pologne du 16 au 19 juillet . Andruet, associé à Michèle Véron sur une A110 1600 y remportait la victoire devant le polonais Zasada (Porsche 911) malgré des conditions météorologiques qui obligèrent les organisateurs à annuler une partie de l'épreuve.

Moins de chance pour Jean-Claude Andruet au rallye du Danube en août. Alors qu'il était en tête, un support moteur de son Alpine 1600 cassait et provoquait une fuite d'huile.

Changement de monture au Tour Auto du 19 au 27 septembre puisque c'est sur une Ligier JS1 (800 LQ 03) que Jean-Claude Andruet était engagé, au côté de Behra. Profondément modifiées (remplacement du moteur Cosworth par un Ford V6, adoption d'une boite 5 d'origine SM à la place de la Hewland ayant pour conséquence un rallongement du chassis de... 25 cm) les deux voitures engagées semblaient plus compétitives que la version précédente. Craignant des problèmes de surchauffe, elles étaient équipées de ventilateurs électriques. Ce qui ne suffit pas à Vinatier qui abandonnait avant la fin de la première étape, tandis qu'Andruet, après une bagarre épique au Castellet, se classait septième, puis quatrième dans l'épreuve du Minier (derrière la Porsche de Larrousse et les Matra 650 de Depailler et Jabouille). Malgré un moteur récalcitrant, Jean Claude se plaçait encore honorablement (neuvième sur le circuit d'Albi) dans la seconde étape. Hélas, dans la troisième, malgré un cinquième temps dans La Coubre, il abandonnait sur le circuit de La Baule, moteur cassé.

Jean-Claude Andruet retrouvait une berlinette 1600 (2826 GS 76) et Michèle Véron pour le rallye Munich-Vienne-Budapest du 1er au 3 octobre. Redoutant un nombre d'engagés insuffisant pour valider un éventuel résultat au championnat d'Europe, Alpine avait engagé, en plus d'une A110 pour Nicolas-Callewaert, une troisième voiture pour Darniche-Ferret. Andruet prenait aussitôt la tête, devant Staepelaere (Ford Escort) et J.P. Nicolas. Si Jean-Claude préservait sa position, le pilote Ford ne pouvait résister au retour de Nicolas qui offrait ainsi un doublé à Alpine.

Fatigué par une saison assez chargée, J.C. Andruet, associé à M. Vial, se présentait au Tour de Corse du 7 au 8 novembre avec un double enjeu: préserver sa position au championnat d'Europe et tenter le titre au championnat de France où il n'était devancé que par Jean Ragnotti. C'est plutôt décontracté (!!!) qu'il abordait l'épreuve, décidé à marquer des points plutôt qu'à chercher une victoire risquée. Avec dix secondes places et deux troisièmes sur douze ES, il remplissait son double contrat, finissant à la seconde place derrière Bernard Darniche, qui remportait les douze épreuves spéciales.